Laurie Dacquigny (Directrice Centre de Formation Féminin) : "Rester fidèle à l'ADN OL"
Laurie Dacquigny, la directrice du centre de formation féminin a pris de son temps pour répondre a nos questions.
INTERVIEWS
3/30/20254 min read


1 - Vous venez depuis neuf ans, que représente pour vous le tournoi ?
C’est un tournoi important puisqu’il a été mis en place par des personnes passionnées qui ont monté ce projet petit à petit avec beaucoup d’ambition et qui représente maintenant une référence dans ces catégories d’âge. Quand je parle de référence, j’entends bien entendu l’organisation avec la prise en compte des besoins des clubs et l’excellent accueil que nous recevons chaque saison, mais surtout du niveau avec des équipes de renom qui s’inscrivent dans le temps. Ce tournoi nous permet de belles oppositions, de belles rencontres et créer des connexions entre les générations, certaines joueuses s’en souviennent encore des années plus tard.
2 - En tant que directrice de l'académie, vous avez vu du beau monde passer devant vos yeux… S'il en avait qu'une à choisir, ça serait laquelle ? Quel est votre plus grand regret et votre plus grande fierté en parlant des joueuses ?
Il est difficile de choisir une seule joueuse puisque nous formons chaque année entre 10 et 12 joueuses par génération (année d’âge), nous avons plus de 130 jeunes filles à accompagner chaque année et ce qui est beau dans ce métier, c'est surtout d’amener chaque joueuse à leur propre haut niveau, faire murir les filles aussi bien sportivement que personnellement et nous sommes très fiers de chaque parcours. Nous sommes toujours fiers lorsque nous voyons une joueuse sortir de l’académie et réaliser ses rêves en devant professionnelle, au même titre que nous sommes très fiers de les voir porter le maillot des sélections nationales à travers les âges. Certaines deviennent professionnelles à l’OL (20% des joueuses depuis 10 générations formées à l’académie), d’autres deviennent professionnelles en D1 / D2 ou à l’étranger (65% des joueuses) et d’autres ressortent de leur formation grandie avec sans doute d’autres vocations suscitées à travers les différents métiers de l’académie. Il est important de tracer la voie du haut niveau à travers un projet éducatif solide et notamment une scolarité qui est un pilier du projet global. Les résultats du baccalauréat avoisinent les 100% de réussite et le projet post-bac pour les filles de la réserve est un incontournable pour continuer le cursus de post-formation avant la dernière étape du monde pro.
3 - Dans votre académie, avez-vous des critères bien définis pour le recrutement d'une joueuse et insistez-vous sur les études en plus du foot ?
Comme précisé précédemment, la scolarité est un pilier du projet général de l’académie. D’une part, car nous pouvons bénéficier d’aménagements d’emploi du temps pour réaliser le cursus « football et études » mais aussi parce que nous prônons l’excellence dans tous les compartiments du quotidien à l’académie, sur et en dehors du terrain. L’excellence se traduit dans le comportement, dans l’incarnation des valeurs et dans le fait de mener à bien son projet global. Nous souhaitons que les joueuses gardent les pieds sur terre en connaissant leurs objectifs, mais en étant réaliste sur le professionnalisme dans le football féminin et ce que cela engendre pour le futur. Nous devons mettre en place tout ce qui est possible pour les amener à leurs objectifs tout en préparant un plan B et un plan de reconversion. En ce qui concerne les critères de recrutement, nous travaillons au quotidien pour définir les critères de la joueuse OL selon les postes et les spécificités que cela exige sur les différents critères de la performance. Une chose est sûre, c'est que l’aspect mental est très important, que le goût de l’effort est nécessaire pour réussir ainsi que le fait d’être actrice de son projet en permanence.
4 - L'an dernier, votre équipe n'a pas su se montrer à son avantage, pensez-vous que cette saison, elles auront le moyen de revenir avec le trophée ?
Nous sommes très détachés du résultat dans les années école de football, nous jouons parfois plus jeunes et nous expérimentons différents systèmes pour contribuer à la formation de la joueuse. À cet âge-là, je me demande ce que peut représenter « être à son avantage » dans un tournoi, ce qui importe est de respecter le logo et les valeurs du club, avoir une image irréprochable dans l’investissement, produire du jeu, de laisser les joueuses s’exprimer et surtout faire en sorte qu’elles prennent du plaisir sur le terrain, car le football est un jeu et à cet âge, nous devons faire passer le jeu avant l’enjeu des résultats. Bien évidemment, lorsque nous nous engageons dans un match ou un tournoi, nous devons avoir la mentalité de gagnantes et mettre toutes les chances de notre côté pour atteindre notre objectif, si nous sommes battues, nous devons comprendre ce qui n’a pas fonctionné pour résoudre les problèmes, car l’objectif en école de football est bien celui-ci : la résolution de problème. Il faut surtout dédramatiser les défaites et désacraliser les victoires, l’important est de produire du jeu en restant fidèle à l’ADN OL.